L'industrie 4.0 ou le leurre de la relocalisation
L'industrie 4.0 ou le leurre de la relocalisation : la fin de la division internationale du travail ? Les tâches qu’accomplit la très en avance SpeedFactory d’Adidas, inaugurée à la fin de l’été 2016 avec une série limitée de 500 paires de running baptisées Futurecraft MFG (pour Made for Germany), vont bien au-delà des routines à la chaîne de nos classiques usines robotisées.
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Bonne nouvelle : ce modèle de ce qu’on appelle « l’industrie 4.0 » a permis à Adidas de relocaliser l’une de ses unités de production, à Ansbach en Allemagne. Mauvaise nouvelle : malgré les mots doux de ses responsables quant à la sauvegarde des emplois européens de la marque, cette fabrique hypercapitaliste n’a guère besoin d’humanoïdes pour livrer ses productions « personnalisées ».
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Le premier argument utilisé pour justifier l’existence de cette usine 4.0 est la relocalisation : le retour en Allemagne, au plus près des consommateurs bavarois pour mieux les servir. Bref, le leurre de la proximité : ce ne sont plus des petites mains asiatiques qui opèrent pour les chaussures des joggeurs allemands, mais des robots, des puces, des logiciels et des capteurs « locaux », le tout piloté par des commandeurs eux aussi teutons – alors que la délocalisation n’a jamais changé cette donnée de cerveaux restant quant à eux en Bavière ou dans quelque place forte européenne ou étatsunienne.
Ce passage issu d'un article publié sur Usbek&Rica est tiré d'un rapport rédigé par Ariel Kyrou, "Réinventer le travail sans l'emploi", pour l'Institut Diderot. Vous pouvez le télécharger directement en haut à droite de cette page.