Une conférence d'Alexandre Monnin (Inria)
Nombreux, aujourd'hui, sont celles et ceux qui investissent les futurs ouverts par la "révolution numérique" (une révolution qu'il s'agirait d'interroger). Toutes et tous justifient la sentence de G. Berry selon qui "le monde devient numérique". Néanmoins, il y a là matière à poser au moins deux questions. La première semble évidente : qu'est-ce qui, au juste, devient numérique, se transforme ou disparaît au cours de ce processus ?
Parallèlement à ce devenir-numérique, d'autres chercheurs nous expliquent que nous sommes entrés dans l'Anthropocène, une période d'instabilité qui menace moins la planète que la civilisation actuelle. Dans ce contexte, il est légitime de se poser la question suivante : "le monde, s'il devient numérique, a-t-il réellement les moyens de le rester ?".
Les acteurs du numériques vantent souvent la disruption, mais la véritable disruption reste à venir : nous n'entrons pas dans un âge marqué par une révolution mais plusieurs ; autrement dit, les futurs que nous faisons éclore sont désormais divergents et il nous faut rapidement essayer de penser leur inévitable point de convergence avant qu'il ne s'impose à nous brutalement.