Retrouvez la synthèse de l'atelier Data et Environnement de l'Open Conférence du 14 novembre dernier au Square Paris
Dans le cadre de la 3e Open Conference de Transitions², le 14 novembre au Square Paris, différents ateliers ont eu lieu.
Vous pouvez également retrouver la synthèse complète de la journée et les slides.
Voici la synthèse de l'atelier Data et Environnement
co-animé par Cécile Le Guen (Datactivi.st), Marianne Bouchard (hei-da.org)
Voir aussi “A data journalist’s microguide to environmental data” publié par Marianne Bouchard.
1- Qui sommes-nous, et pourquoi nous intéressons-nous aux données dans les champs environnementaux ?
Les données comme objet de communication ou outil de plaidoyer, pour prouver, démontrer, déconstruire ou objectiver une information (concertation, data visualisation), avec l’idée de pouvoir influer sur les comportements ou de rendre les décisions plus transparentes
Les données comme sujet de recherche, pour établir des corrélations entre phénomènes complexes, prendre de meilleures décisions
Les données comme actif stratégique pour les territoires :
Stimuler la participation citoyenne
Des promesses de compensation des GES : une meilleure connaissance des flux énergétiques, pilotage de la rénovation des bâtiments, gros poste d’émission
Stratégies locales d’Open Data (ou d’ouverture de données) dans l’application de la Loi Lemaire, Loi pour une République Numérique
Modélisation 3D des cycles de vie dans la ville
...
Les données comme matériel à mettre au service des ODD (Objectifs de développement durable), à mettre au service de la mesure d’impact des ODD
2- Les acteurs de la donnée environnementale : qui sont-ils ? Qui produit quoi ? Qui utilise / utiliserait des données ?
Des grands producteurs de données
NASA
Global Forrest Watch : s'appuyant sur les données ouvertes, le crowdsourcing et l'imagerie satellite, Global Forest Watch est une plateforme de données ouvertes et de cartographies sur l'état des forêts dans le monde.
European Forest Institute : Our work in the field of policy support includes enhanced support for decision takers and policy makers
ONU Faostat : Food and Agriculture Organization of the United Nations
En France : l’INSEE, les ministères, les opérateurs de réseau et d’énergie (eau, énegrie, transports, etc.)
Des outils d’aide à l’usage des données
Planet OS : Planet OS provides big data infrastructure to help renewable energy companies transform the way data is used in their organizations
InfoAmazonia : InfoAmazonia provides timely news and reports of the endangered Amazon region
Global Land Facility : The GLCF is a center for land cover science with a focus on research using remotely sensed satellite data and products to access land cover change for local to global systems.
Des services pour aider à la visualisation :
Google Earth Engine
API 4 The planet : https://www.planet.com/docs/reference/data-api/
3- Lignes de tension / controverses
“On a déjà des données, utilisons-les !”
A t-on une idée de l’impact environnemental du traitement des données ? Est-il supérieur aux gains qu’on peut en espérer ? On a des données là-dessus ?
Les données restent encore trop souvent un sujet de spécialistes. Par méconnaissance des données, les organisations publiques et privées se privent de moyens essentiels pour comprendre leur environnement et impulser leur stratégie face aux acteurs qui maîtrisent les données et leur usage ;
Des enjeux de pouvoir qui peuvent opposer ceux qui les définissent et les produisent, ceux qui y ont ou n’y ont pas accès, ceux qui savent ou ne savent pas les utiliser…
=> Comment s’organisent les jeux d’acteurs dans la circulation de données ?
Des questions “génériques” au sujet du partage des données se posent - et continueront à se poser : gouvernance, formats, interopérabilité, qualité, etc.
=> Quel degré de confiance dans les données ?
Sur les données comme sur n’importe quel autre levier, plus on parle d’effets globaux de long terme, plus il est difficile d’enclencher du pouvoir d’agir
NB : avec des différences culturelles très fortes
Ex : anglo-saxons qui affichent des images catastrophe pour déclencher des actions
4- Mettre les données au service d’un enjeu écologique : Crash Test
Un préalable important
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Les participants ont tenté un exercice de projection à partir d’un des défis documenté dans les ODD : “12.2 D'ici à 2030, parvenir à une gestion durable et à une utilisation rationnelle des ressources naturelles”.
Premier travail de recensement de “sources” de données, plutôt que de données elles-mêmes (“Wanted Data List”) :
A la fois des données de stocks et des données de flux
Quels usages est fait des ressources aujourd’hui ? (listing des usages)
Modélisation
Sites d’enfouissement nucléaires
Air / eau / Forêt / Energie
Cadre réglementaire RSE
Ressources métallurgiques
Biodiversité
…
Cf les compléments fournie par Vaia Tuuhia (association 4D), en bas du compte-rendu
5- Que voudrait-on réaliser ensemble ?
Quelques pistes de travail ultérieures :
En priorité, travailler à la formulation de “défis” , formuler des questions
Exemples de caractéristiques d’un “défi” :
FUTUR : il est tourné vers l’avenir (horizon 2020-2025)
AMBITION : il manifeste une grande ambition
DESIR : il doit stimuler l’imagination, susciter du rêve
CONSENSUS : il doit évoquer une image concrète, consensuelle, et éminemment désirable
COURT / LONG TERME : les réponses au défi doivent pouvoir donner naissance à des réalisations et démonstrations assez rapidement, tout en poursuivant un objectif de moyen-long terme
Piste : un atelier “Scénarios extrêmes”, focalisé sur l'émergence de questions un peu précises
Travailler les “statuts” de données Ex : cartographier les données d’intérêt général
La co-production de données Ex : Open Solar Map, Open Street Map
Les formats : collaboration entre formats et visualisation
Les indicateurs : une première base de travail est celle fournie par les ODD
Exemple fourni par l’association 4D en complément de l’atelier sur le défi “12.2 D'ici à 2030, parvenir à une gestion durable et à une utilisation rationnelle des ressources naturelles”
(...) Pour nous aider à clarifier ce qu'on entend par ressources naturelles, je partage le fruit d'une étude qui nous avait permis de distinguer 5 types de ressources en fonction des limitations et contraintes. L'étude avait été réalisée collectivement et débattue avec des experts (INRA, CIRED...) et des associations environnementales.
- La biodiversité, dont l’érosion est avérée et affecte aussi des communautés, des modes de vie ;
- Les ressources métalliques et minérales (dont on exclut volontairement les ressources fossiles) : elles sont constitutives de la couche terrestre. Elles deviennent rares
dès lors qu’elles ne sont pas réutilisées, ou recyclées, compte tenu d’un coût d’extraction croissant ;
- Les ressources énergétiques (ressources fossiles, nucléaires et renouvelables), se décomposent à l’usage. Ces combustibles fossiles étant d’origine biologique, leur présence est limitée sur la couche superficielle de la planète et les stocks sont déjà sous pression. Cependant ce sont des ressources déjà substituables par des énergies alternatives.
- Les milieux physiques : sols, eau, air et atmosphère, dont les contraintes, souvent sanitaires, sont vécues et perçues au niveau local, alors que leur gestion nécessite une gouvernance interterritoriale, régionale voire globale. Les différences territoriales sont très grandes. Les conflits d’usage sont aussi au cœur de problèmes de gouvernance
- Les ressources alimentaires, font l’objet d’un traitement à part même s’il s’agit surtout de l’usage transversale des ressources précitées, notamment les milieux et la biodiversité. Elles illustrent la complexité et le traitement nécessairement systémique de ces enjeux.
Dans la synthèse accessible sur notre site, un tableau en page 6 qualifie les 5 catégories de ressources en termes de tendances et enjeux.
Le rapport « Etat des lieux des controverses sur les ressources naturelles » est le premier volet d’une étude prospective portant sur la transition vers une économie écologique et équitable (TEEE), à l’horizon 2050. La réflexion lève ainsi les degrés d’incertitudes sur les limitations et les contraintes sur les ressources, les conflits d’interprétation existants sur l’état des ressources naturelles...
Ce découpage nous a permis de définir les tendances et enjeux selon les ressources : la rareté et à partir desquelles il faut comprendre l’ampleur de la mutation à engager, indépendamment de quoi les crises écologiques viendraient amplifier les crises sociales et économiques. La transition ne se pense plus en coût mais en surcoût. La maîtrise de la rareté des ressources naturelles peut être un moteur pour engager la transition et provoquer les ruptures nécessaires
L'approche de l'étude menée (TEEE) se veut intégrée et systémique. (...)