Une entreprise mutualisée, collaborative et durable à empreinte écologique très réduite

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[SCÉNARIO] En 2030, une entreprise dans le secteur de la culture et du commerce à empreinte écologique réduite

Une entreprise mutualisée, collaborative et durable à empreinte écologique très réduite

Le 15 octobre 2015 à l'Ecole supérieure d'arts d'Aix-En-Provence, dans le cadre de l'exercice de prospective annuel « Questions Numériques » de la Fing, 50 innovateurs, chercheurs, acteurs publics, designers, entrepreneurs, acteurs publics… ont imaginé des scénarios de transition autour du thème « Vers un numérique écologique by design ».

Quatrième scénario tiré de l'atelier : "Une entreprise mutualisée, collaborative et durable à empreinte écologique très réduite"

 

 

I/ Récit

Une entreprise française spécialisée dans la distribution de produits culturels et électroniques, de structure classique, de type SA, a perdu au fil du temps sa dynamique de départ : son engagement éthique, la qualité de ses produits et son expertise technique.

Elle organise traditionnellement son activité autour de la vente de biens et services culturels et électroniques. Des assurances sont également proposées aux clients pour obtenir un remplacement à neuf au bout de x mois. Une place de marché ouverte à tous permet de vendre ses propres produits. L’entreprise propose également des espaces de publicités promotionnelles.

...Bousculée par :

  • une concurrence en ligne toujours plus importante,
  • des clients de plus en plus experts, donc exigeants,
  • le pouvoir d’influence de la foule, et notamment le décalage entre l’évaluation des clients et les étoiles de ses produits sur les catalogues en ligne,
  • la nécessité de faire travailler ses salariés le dimanche

Elle fait face….

  • aux poids des marques à qui elle vend des espaces,
  • à la nécessité de changer …..alors qu’elle a besoin de fidéliser,
  • à la diminution de l’expertise de ses vendeurs,
  • à la perte de valeur de son laboratoire scientifique.

Amenée à réagir elle s’engage dans une démarche qui la conduira à réduire considérablement son impact sur l’environnement, tout en s’efforçant de rester compétitive.Elle engage une démarche dans trois directions :

  1. vers plus de mutualisation (plus d’utilisateurs par produit)
  2. vers des produits plus durables, il s’agit de quitter l’obsolescence programmée
  3. vers une gouvernance surtout interne mais aussi externe plus collaborative

A l’horizon 2030 elle a considérablement réduit son impact sur l’environnement, tout en s’efforçant de rester compétitive et a dû gérer les “effets rebonds” de ses actions. Son écosystème (clients, fournisseurs, actionnaires, distributeurs, revendeurs) est également impacté par ce changement.

A - Basculement

L’objectif d’aboutir à une multiplication par 4 de la vie des produits est atteint, l’entreprise garde le contact avec le produit tout au long de la vie de celui-ci. Par ailleurs les produits génèrent 75% en moins de déchets.

Chemin de transition d'une entreprise dans le secteur de culture et du commerce

B - Effet rebond

La baisse du prix d’achat des produits et la facilité de réparation, amène leurs clients à en acheter plusieurs. Le scénario se concentre donc, pour prévenir cet écueil, autour de la valorisation de l’expérience client : personnalisation du produit, qui devient une oeuvre reconnue et génératrice de valeur pour le client comme l’entreprise.

C - le système autour du scénario

La notion de produit est dissociée de la dimension compulsive et impulsive de la société de consommation. L’expérience client arrivée à maturité fait système. Le client devient acteur à un moment donnée de la vie d’un produit, ou de son recyclage, de sa personnalisation, de son contexte. Le client est au-delà de l’utilisation du produit et en devient, pour une part, auteur. Les distributeurs peuvent ainsi être amenés à s’associer, à se coaliser pour proposer des univers d’expérience, donc des systèmes assez complexes où le client va être en immersion dans l’univers du produit où de la gamme de services proposés.

II/ Ce qu’on apprend du récit

A - Controverses

  • Quelle place pour les clients co auteur des produits dans l’entreprise ?
    • La pérénnité  de la structure peut-elle être garantie par un simple engagement des clients comme co auteur ou faut-il envisager des formes moins aléatoires ?
    • Être dans la gouvernance de l'entreprise implique-t-il d'être co auteur, ou ces rôles doivent-ils être bien distingués (conflits d'intérêt potentiels ?)
  • Où se situe la place du vendeur dans le nouveau réseau d’expertise de l’entreprise ?
    • La nouvelle configuration de l'entreprise impose-t elle de repenser la stratégie commerciale ?
    • la stratégie commerciale existance doit-elle être le support de cette nouvelle forme d'organisation ?

B - Rôle du numérique

En actionnant des vecteurs de transitions écologiques autour du partage et de l’économie circulaire, l’entreprise a actionné plusieurs leviers numériques de transition :

  • Open : les plans des produits, les pièces détachés, les logiciels utilisés pour l’impression, le label de durabilité des pièces détachées...
  • Soft : logiciels d’impression en 3D, plateforme numérique...
  • Capacitant, distribué, collaboratif : distribution des plans, réseaux de lieux, ateliers de partage et de formation, clients - auteurs...

C - Quels autres systèmes peuvent être impactés par ce scénario de transformation ?

  • chaîne de production des produits
  • transformation des activités de livraison 
  • fournisseurs des lieux de distribution (surfaces de ventes doivent être conçues différemment)
  • les acteurs et filières du recyclage
  • le milieu des éditeurs de contenus culturels et les fabricants de matériel électroniques