[Prospective-fiction] Production locale et potentiel de transformation territoriale
Le groupe a travaillé autour des questions de production locale et de leur potentiel transformateur. “Comment la dynamique d’une AMAP peut-elle jouer un rôle dans le changement des comportements de consommation à l’échelle du territoire ?”
Zoom sur l’AMAP Lomme de Terre
L’AMAP Lomme de Terre (Association pour le Maintien de l'Agriculture Paysanne de Lomme de Terre) a été créée à Lomme, Nord. Elle regroupe 80 consomm'acteurs et des maraîchers
Les flux logistiques du territoire Nord-Pas-de-Calais sont complexes, y compris dans des domaines pour lesquels des formes d’auto-production existent. En ce qui concerne l’autonomie alimentaire, c’est le cas des AMAP. Lomme de Terre est de petite taille et d’échelle, comment pourrait-elle contribuer à la transition écologique du territoire ?
L’AMAP est très fertile en matière de liens de proximité, en matière de limitation de la logistique inutile et de la dépendance territoriale au lointain. La question des changements de comportements de consommation est au coeur de ces questions :
comprendre que ce sont des ressources limitées,
que les produits peuvent être du vivant,
etc.
Les productions locales sont possibles, en intégrant parfois des dynamiques de réparation à celles de production. Elles contribuent à faire bouger outils, lieux, comportements (ce qu’apportait les AMAP, la production alimentaire, mais aussi la transformation alimentaire).
mise en place de la production culinaire et d’ateliers culinaires locaux qui sont aussi bien favorisés par les marchés publics, que favorisés par les invendus, favorisés par tout un ensemble de logiques, et assorti du compost.
création de lieux de réparation, autour d’une production locale d’énergie avec, entre autres,des éoliennes urbaines
Ecueil possible :
Le temps, celui passé à travailler avec tous les ressorts des comptes épargne-temps, du compte personnel de formation, des conventions collectives, celui des gens qui sont en transition professionnelle, etc. pourrait perturber ce modèle. Un risque à mi chemin entre l’effet rebond et le “on s’en fout”, mais qui provoquerait des clivages, du coupé en deux….
Des leviers d’action existent cependant sur les comportements, sur les circulaires, sur la localisation. Ils pourraient, notamment, favoriser l’implication des nombreux habitants.
Du côté du national, il convient d’impliquer des acteurs en raison des champs évoqués : énergie, alimentation, pas mal de choses assez sensibles. La question réglementaire a d’ailleurs été exposée assez vite, la question des règles et des normes étant importante.
Du côté du local, il s’agit d’encourager des dynamiques collectives, et non pas des dynamiques individuelles comme c’est souvent le cas sur l’auto production d’énergie.
Il y a donc une logique de pré incubation d’initiatives collectives avec un gros enjeu derrière : recenser les besoins de proximité et travailler sur les mixités possibles.
Du côté international, les Amap ont un rôle à jouer dans les mouvements militants qui cherchent à influencer les politiques publiques environnementales. Elles mettent à disposition les données sur la qualité de leurs sols pour participer aux mouvements militants sur la préservation des ressources naturelles, le déploiement des sources d’énergies vertes, etc. En effet, si les Amap ont un fonctionnement vertueux écologiquement, elles n’en sont pas moins à l’abri de la pollution ! A New York, une Amap a vu l’intégralité de sa production s’évanouir en une nuit avec l’ouragan Sandy, mais surtout la qualité de son sol se détériorer par l’eau contaminée des pluies torrentielles qui se sont abattues sur la petite exploitation locale (ref Naomie Klein)
Intégrer les acteurs privés permet de ne pas resté en circuit fermé dans l’aventure.