[SCÉNARIO] Et si le modèle de l'internet s'appliquait drastiquement à la distribution de colis ?
Ce scénario "extrême" (fictif, donc) a été construit en décembre 2015, dans le cadre du groupe de travail "Ecology by design", animé par le Cigref et la Fing. Un internet de la logistique : l’Internet Physique, « Un système logistique mondial ouvert exploitant des réseaux d’approvisionnement interconnectés qui utilisent un ensemble de protocoles collaboratifs, de conteneurs modulaires et d’interfaces intelligentes standards pour accroître l’efficience et la durabilité. » (http://physicalinternetinitiative.org) |
Un ensemble de protocoles et de réseaux ouverts permettent à beaucoup plus d'acteurs, y compris des individus, d'être partie prenante tout au long de la chaîne de de distribution de colis, depuis le premier jusqu'au dernier kilomètre.
Des systèmes de mesure, de traçabilité, de confiance… organisent le système, des plate-formes assurent l'adéquation offre/demande.
A l'instar de l'internet, le cœur du système est basé sur un principe de "Best Effort" : tout n'y est pas parfait, et différents circuits de distribution cohabitent entre eux, dont certains avec des exigences en qualité de service différentes.
C'est même pour cela que ça fonctionne… et cela s'améliorera avec le temps !
Côté client, le système propose deux voies pour acheminer son colis :
Très vite, les métiers et fonctions se spécialisent en fonction du volume, de la valeur de ce qui est transporté, des courts et longues distance.
Les personnels qui vont déjà jusqu'au domicile voient leurs fonctions élargies : c'est le cas des facteurs, docteurs, plombiers, releveurs de compteurs… Ils sont plus ou moins "assermentés" : certains peuvent transporter des colis contenant des objets de haute valeur, d'autres non. Par ailleurs, puisque bien d'autres acteurs jouent pour partie un rôle de facteurs, ceux-ci jouent eux-mêmes d'autres rôles de proximité (préparation des colis, aide-soignant, écrivain public, banquier…), en profitant également de la confiance assurée par le serment.
Les particuliers interviennent tout au long de la chaîne : en mettant à disposition leur véhicule, en s'improvisant coursier, en stockant des choses chez eux, en emportant des colis lors de leurs déplacements provés ou professionnels…
Dans ce scénario, une ou plusieurs plate-formes assurent des fonctions d'intermédiation :
En outre, des plateformes organisent autant que faire se peut le groupage de commandes ainsi que de besoins de livraison à un endroit donné. Les PME locales en sont des utilisateurs particulièrement intensifs, au travers de services de type "GroupOn localisé".
Du côté de la livraison finale, les modes de transports "classiques" restent utilisés, mais de manière beaucoup plus optimisée grâce au temps réel ; les flottes de livraison propres à certaines entreprises (ex. distribution) sont de plus en plus mutualisées.
Les moyens de transport de passagers sont mobilisés : bus, covoiturage dynamique (partager "où je vais"), et cela sur courte et longue distance.
Des nouveaux véhicules automatisés ou semi-automatisés (drones volants ou roulants, y compris les automobiles automatiques) rentrent dans le dispositif.
Du côté des nœuds d'interconnexion, ce sont plutôt des entreprises de réseaux qui assurent l'interropérabilité, en mutualisant leur logistique (centres de tri par exemple).
Plusieurs éléments laissent à penser que les effets environnementaux seront importants :
Le scénario s'appuie sur 4 fonctions centrales, qui peuvent être assurées par de nombreux acteurs :
Il est probable qu'un consortium d'acteurs doive assurer la gouvernance globale du système, et notamment assurer une certaine neutralité des réseaux et des infrastructures. Sans quoi, le risque d'un "internet des colis" à plusieurs vitesses peut mettre en péril l'équilibre global.
Monitorer les flux en quasi temps-réel :
Trouver les bonnes ressources au bon moment :
Mutualiser, optimiser et partager les infrastructures :
Organiser la confiance :
Offrir du service aux individus :