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Le numérique au service de mobilités plus économes

Connaissance
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Sophie Fourquet-Maheo

Par Sophie Fourquet-Maheo


2e chapitre système en transition du kit AgirLocal

Le numérique au service de mobilités plus économes

 

Le numérique au service
de mobilités plus économes


(intermodalité, mobilités douces, télétravail... )

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Les enjeux

imageSi tous les territoires ont des enjeux en matière de mobilité, ceux-ci varient selon la géographie :

  • Les territoires enclavés sont vraiment confrontés à la distance des usagers à tous les services ;
  • Les territoire non urbains n’ont pas de problème de congestion routière. Mais leurs difficultés de desserte, le peu de réseaux de transports publics, sont générateurs d’émissions et susceptibles d’augmenter l’empreinte carbone du territoire ;
  • Les territoires les plus denses rencontrent d’autres difficultés : pollution, mobilités plus néfastes.

imageLes phénomènes de congestion routière posent des défis logistiques de mobilité aux métropoles. À l’échelle du territoire, il ne s’agit pas seulement de penser la mobilité des personnes, mais d’envisager aussi celle des biens.

imageLe partage des informations de circulation se révèle stratégique pour changer les comportements, coordonner les déplacements et donc concevoir et faire évoluer les infrastructures de transport.

imageL’intermodalité favorise l’aménagement des territoires élargis, en permettant l'interconnexion des multiples façons de se déplacer.

imageDans le riche champ d’innovation des mobilités durables, comment identifier les usages et services les plus fertiles, en apprécier le potentiel économique, accompagner les projets les plus prometteurs ? Par exemple, y a-t-il des possibilités de financement local pour les projets dans ce champ, et quelles sont-elles ?

Parole d’expert Parole d'expert

“La création d’une nouvelle culture de l’innovation en France est appelée de tous les voeux. Le secteur des nouvelles mobilités, au croisement des modes de vie et de la technologie, peut en être le fer de lance tant il touche à la fois nos vies quotidiennes, nos territoires et nos industries. C’est une chance qui se présente pour les citoyens, pour les entrepreneurs et pour l’environnement.”

Présentation de la “Fabrique des mobilités” conduite par l’ADEME

 

 

 

Où le numérique fait-il levier ?

PROGRAMMER ET ORGANISER LE TERRITOIRE

imageLa mobilité est un champ dans lequel les initiatives collaboratives foisonnent : intermodalité, covoiturage, cartographie de pistes cyclables… La connaissance des usages personnels et des flux urbains fait avancer celles des usages collectifs et outillent la décision politique.

imageAvec l’irruption de data, de smartphones, d’objets connectés, la mobilité à l’ère numérique n’est plus seulement l’affaire des acteurs traditionnels, mais devient celle d’un grand nombre de petits opérateurs locaux, parmi lesquels les citoyens, les associations, les innovateurs numériques. Le vélo, le colis, la logistique, deviennent ainsi des objets connectés. Mais la mobilité devient aussi l'affaire de très grands opérateurs globaux qui organisent de plus en plus de choses, qu'il s'agisse de Google (calcul d'itinéraires de plus en plus multimodaux ; Waze) ou des logisticiens.

imageL’offre traditionnelle de transport en commun des territoires profite des nouvelles mobilités et s’enrichit de leurs services (autopartage de proximité avec des services comme Monautopartage.fr - devenu Clem.mobi ; locations entre particuliers récupérables directement sur le parking de la gare comme Drivy)

imageLes territoires devraient commencer à réfléchir au développement des véhicules électriques (bornes de recharge, incitations éventuelles) et, même si le sujet reste prospectif, à celui des véhicules électriques autonomes, qui pourraient bien venir bouleverser l'économie actuelle de la mobilité : des véhicules beaucoup plus partagés, gérés comme des flottes, peut-être beaucoup moins nombreux, dont il faudra gérer l'accessibilité, etc.

imageDe nombreux territoires (Loire-Atlantique : "Territoire vélo", Oslo, ville sans voiture à l’horizon 2019) ont compris le potentiel du vélo, articulé ou non avec d'autres modalités de déplacement, en ré-organisant l'espace public et favorisant marchabilité et cyclabilité. Ces pratiques de mobilités actives s’hybrident spontanément avec les usages numériques (cf. le défi Innovation mobilités actives). Elles inventent de nouveaux usages, redessinent l’espace public, font émerger de nouveaux besoins. À leur tour, les objets communicants ouvrent de nouvelles perspectives.

imageDe nouvelles stratégies de lieux outillés par le numérique et la dématérialisation de certaines tâches et/ou démarches en ligne (co working, télétravail - par exemple l’expérience menée par la commune de Bras-sur-Meuse, de télétravail et de formation de programmeurs en ligne - plateformes de services, ...) peuvent réduire les déplacements et contribuer à reconfigurer le territoire. Ainsi le Tiers truck, tiers lieu éphémère nomade, arpente la Lozère pour faire découvrir au plus grand nombre des expérimentations numériques et proposer des formations aux pratiques, usages et outils numériques ; Des bornes interactives de services dématérialisés s’incarnent hors des espaces classique au plus près des lieux de vie (CAF, carte vitale…).

 

Controverses Controverse

  • L'ouverture des données risque de profiter avant tout à quelques grandes plateformes mondiales, du moins si les acteurs locaux n'apprennent pas rapidement à en tirer parti.
  • La plupart des territoires n’ont pas directement accès à leurs données consolidées en matière de mobilité, celles-ci sont détenues séparément par différents opérateurs. La collectivité délègue et doit payer pour avoir accès à ses propres données.
  • Les citoyens d’un territoire émettent continuellement des données de mobilité (géolocalisation, données de carte de transport…) mais n’y ont pas véritablement accès et ne peuvent pas en tirer des connaissances, une valeur d’usage, elles restent dans les systèmes d’information des organisations.
  • Les populations qui ont le plus de mal à se déplacer sont souvent les plus fragiles, mais l’insertion socio-économique passe par la mobilité.
  • Comment choisir plutôt que subir la mobilité entre insuffisance de l’offre de transport ou des offres peu adaptées (offre de transport faible en zones agricoles, péri-urbaines, rurales, industrielles) ?

 

 

Parole d’expert Parole d'expert

“ Les systèmes de lieux qui voient le jour, agiles, hybrides, déspécialisés peuvent apporter des réponses nouvelles à des problématiques territoriales et aux besoins des usagers : renforcement de l’accessibilité aux services (publics et privés) grâce à des partenariats, des services en mobilité ou des services plus distribués ; renforcement du lien social via des lieux articulant convivialité et services ; animation du territoire, etc. ” Fing, "Softplace, Une exploration des écosystèmes de lieux hybrides", 2016

 

PRODUIRE ET PARCOURIR ENSEMBLE, TOUS ACTEURS DU TERRITOIRE

imageLe numérique permet à l’usager du territoire de disposer d’informations en temps réel et de choisir en conséquence son mode de déplacement le plus adapté (transports en commun, co-voiturage, VTC…), ou des parcours hybrides (avec par exemple l’application Optimod’ à Lyon ou le site multimodal Oise mobilité). On peut parler de “mobility as a service”, enjeu fort pour les territoires intelligents qui espèrent qu’une meilleure gestion des flux de mobilité grâce aux données et aux algorithmes sera bénéfique et permettra de créer une offre de mobilité “à la carte”.

imageLe numérique facilite également la mobilisation et coopération des usagers eux-mêmes :

  • Développement d’offres collaboratives de transport : Blablacar pour le covoiturage longue distance, mais au sein de la ville le “covoiturage” courte-distance est en plein développement : Trajet à la carte pour les trajets domicile travail, IDVROOM pour les trajets quotidiens, la location de véhicules entre particuliers, etc.
  • Nouvelles pratiques qui outillent la logistique urbaine : les pratiques des mappers qui cartographient et ajustent en permanence, selon la réalité du terrain, les besoins et usages des habitants du territoire, et décrivent plus finement les endroits accessibles pour les personnes handicapées, pour les gens avec poussette, les personnes âgées (utilisation d’Open Streep Map à Orange ou Marseille, Handimap à Lorient pour l'accessibilité sur le territoire).
  • Cartographies cyclables qui permettent aux cyclistes d’identifier eux-mêmes les endroits cyclables, notamment dans des villes construites pour la voiture. La ville numérique deviendrait un vecteur de transition vers des villes et territoires un peu moins dédiés à la voiture ?

imageLe numérique développe de nouveaux services, ou projets de services, de mobilité active : flotte “intelligente de vélo partagés (projet Virez Vélo), matériels et logiciels pour automatiser le partage de vélos ou d’abris à vélo sans clé ni badge, bus cyclistes multimodaux : application communautaire des cyclistes quotidiens aidant/incitant à aller au travail (tout ou en partie) à vélo et les services associés, l’abri à vélos devient un support de livraison, d’information et d’échanges (projet natural cycles)

imageLes liens sociaux outillés par le numérique s’incarnent dans des lieux physiques : que cela soit des lieux de rendez-vous de co-voiturage, comme des cafés vélo pour les cyclistes, les relais logistiques physiques qui existent pour de nombreuses activités (livraison ou autres) ...

 

Controverses CONTROVERSE

  • Le numérique sert aussi à restreindre les mobilités en cas d’épisode de pollution (plan Seine inondable par exemple).
  • Une bonne part des mobilités sont des mobilités longues distances, sur lesquelles la concertation de différents territoires serait nécessaire. On ne raisonne en effet pas de la même façon à l’échelle d’une région, qu’à celle d’un territoire plus petit.
  • Le numérique ne fait pas disparaître les distances. L’étalement urbain continue, les disparités entre les territoires et leurs populations tendent plutôt à s’accroître.

 

Parole d’expert Parole d'expert

“ La mobilité numérique porte l’espoir d’offres de services publics et privés partant des besoins individuels, de réduction des inégalités, ainsi que d’opportunités majeures de croissance et d’emploi pour l’Europe et la France. Ces potentialités s’accompagnent de risques : disparités entre territoires, manque de formation adaptée, omnipotence de géants mondiaux du numérique, marchandisation incontrôlée des données individuelles... ”

Révolution numérique et évolutions des mobilités individuelles et collectives (transport de personnes) - CESE - 2015

 

A vous de jouer !
Aller plus loin : Des défis à relever !

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  • Multiplier l’usage des vélos par 10 sur le territoire, diviser par 10 l’usage des voitures !
  • Récompenser les mobilités douces plutôt que celles dont l’empreinte carbone est élevée (frais kilométriques, miles…) qui sont pour le moment ultra primées !
  • Comment le numérique peut aider / outiller la solidarité dans les mobilités, notamment pour les territoires enclavés ?
  • Comment utiliser le numérique et les outils technologiques pour renforcer l’inclusion des personnes en situation de handicap dans la ville ?
  • Comment mieux relier mobilité électrique & énergie renouvelable, notamment en outillant les parc de stationnement au moyen de production locale d’énergie ?
  • Comment améliorer la mobilité du territoire au quotidien sans nous enfermer dans une rationalité algorithmique ?

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